Peut être avez-vous déjà aperçu ce poisson dans une quelconque animalerie, vendu parmi les poissons pour bassins de jardin. Bien souvent ils sont séparés des poissons rouges. En général, on trouvera surtout ces poissons dans les coloris orange et blanc. En magasin, on peut trouver des Koï de toute taille, on peut se procurer des spécimen de 6 cm pour 3€ pièce, comme on peut aussi trouver des adultes de 60 cm à plus de 500€ !!!
En fait, ce n’est ni plus, ni moins qu’une carpe comme celle que l’on peut trouver dans nos régions, mais qui a été très rigoureusement sélectionnée en vue d’obtenir des coloris, des répartitions de couleur harmonieuses...
Une ‘bonne’ carpe koï ne doit pas avoir de tache sur la tête ni sur la queue, son corps doit être bien proportionné (sachant qu’elles seront regardées de dessus), et tant de critères qui nous échappent complètement. Les seules personnes qui savent vraiment reconnaître ces ‘bonnes koï’ sont au Japon, ce sont des experts qui pratiquent un élevage intensif. Il faut savoir que sur 1000 koï, seulement une est ‘potable’, et celles qui sont ‘bonnes’ sont encore beaucoup plus rares.
De toute façon il est impossible de se procurer ces bonnes koï, car elles sont au Japon, et elles y resteront, leur propriétaire refuse obstinément de s’en séparer. Ce qu’on vend en Europe est considéré comme ‘de la merde’ ^^’. On organise des concours de beauté de ces poissons, et on estime leur prix... qui parfois passe les millions de dollars.
Au Japon, elles sont très respectées, devant elles on parle à voix basse. La Koï est incrustée dans la culture japonaise.
Mais alors, d’où vient cette vénération de cet animal qu’est la carpe ?D’abord de la longévité de la carpe (l’âge est synonyme de respect, cf la tortue, la grue et le pin, qui sont les symboles de l’éternité).
Une koï adulte atteint en général 60 cm, le record est détenu par un poisson mesurant 120 cm. Elle vit en général 30 ans (ce qui est déjà respectable pour un poisson....), plus rarement elles atteignent les 80 ans. Certaines ont passé le cap des 240 ans. (ces poissons sont maintenus dans de conditions optimales et leur santé est suivie de très près) Autant dire que dans ce cas, la Koï est transmise de génération en génération, c’est elle qui a eu plusieurs humains, et non l’humain qui a eu plusieurs koïs ^^’.
Elle trouve tout naturellement sa ‘place’ dans les jardins japonais, où l’eau est souvent un élément essentiel.
La vénération pour la carpe vient aussi d’une vieille légende.
Les carpes remontent toujours les rivières à contre courant (bon elles n’ont pas les performances d’un saumon, mais elles ont des capacités surprenantes pour affronter les torrents ^^). Elles savent remonter des cascades. (bon pas le Niagara non plus), d’ailleurs leur corps est parfaitement taillé pour fendre l’eau.
D’après la légende, les dieux ont apercu la carpe qui s’efforçait d’affronter le courant, sans renoncer, pour surmonter les obstacles de la vie. En admiration devant cette persévérance, ils la changèrent en un puissant dragon (bon pour ceux qui connaissent, y a une allusion à ca dans les pokemon il paraît ^^’) capable de remonter les cours d’eau et de voler par delà les flots.
On comprend que la carpe soit devenue le symbole du courage.
Il en a résulté une tradition au Japon, on dresse le Koï Nobori le jour des enfants (Kodomo no Ki), c’est la fête des garçons (pas de machisme, hein, les filles c’est le 3 mars ) Depuis 1948, le 5 mai de chaque année, les garçons sont à l’honneur. Ils accrochent chez eux un drapeau (Nobori) avec plusieurs carpes en papier : une noire qui représente le père, une rouge, et plusieurs carpes plus petites de couleurs diverses qui représentent les frères et sœurs.
En haut du mat ils accrochent un papier multicolore qui représent le fleuve que la carpe remontait.
Voila fin de cette article spécial Nishigoi !
Dim 15 Oct - 9:32